Rémi alèm Goulet photographies

le Fleuve Jone de Waide

Promenades citadines (textes émergents, à suivre donc…)

Quand le Léopard

13 décembre 2007, un retour entier

La lumière ruisselle d'un rideau d'arbres, son clignement me rappelle hier ou je ne sais plus. Ce n'est pas si loin ou bien. À peine quelques pas. Je repense à toi. "the king is gone but is not forgotten". Quels visages ton regard écorche-t'il ? Sur quels continents imaginaires, ton désir scarifie-t'il ? Si ce petit étudiant en arts ne m'avait rappelé ce que tu pouvais avoir de plus traître, je n'aurais peut-être jamais réalisé quelle analogie il y a entre mon attachement pour lui et ce que tu es ma belle raclure. Tes mouvements d'arrêts comme des sentences et ces détours de têtes comme des coups de sabre. De loin, il a ces mêmes gestes.

¡¡ "Es war besser" !!

Quelques pas moins loin, de moins en moins long. Je me demanderais toujours l'inquiêtude de ton regard… Ce n'est pas dans ta peau que les sillons du temps font le plus de dégats mais dans ton regard de guépard que se creusent les labours de ton intranquilité.

…quelque part aux amériques latines…

"Nantes", Beirut

 

Grow Grow Grow (PJ Harvey mode)

19 octobre 2007, le Bourbon coula dans ma gorge

Parfois ; c'est le pied qui rechigne. Sans prévenir, je sens qu'il tapote. Mon rythme. Mon rythme qui ressort. J'ai toujours conçu ces mouvements involontaires comme l'expression de mon rythme propre. Un rythme spécifique, chacun aurait le sien. Chacun son rythme. Nous n'en prenons jamais réellement la mesure sauf quand celui-ci change sans prévenir, imperceptiblement, imperceptiblement, un léger décalage s'insinuant, légérement, légérement, le pied retarde son tapotis. Dans ces moments-là, après le changement, le corps se réinstalle dans son déséquilibre. Sans compter sur ceux pour lequel le rythme est par essence arythmique, perturbé. Parfois ce sont les doigts qui viennent percuter toute surface sensible. Et là le rythme, le rythme qui vient parfois faire sonner les objets. Il rencontre les sons. Tubes, planches, panneaux, mats, rembardes, corps, chaque son rencontré par le rythme influence ce dernier par sa longueur, son timbre, son écho, son propre rythme. Et les percussions peuvent être caresses. Et ces caresses fairent sortir des sons. Gutturaux, râles, cris, étouffements, joie chantée et exhalée, pleurs et soupirs. Des sons sortent d'autres corps. Plaisir, parfois non. On n'en retient que les premiers. Et c'est toujours le rythme qui est en jeu. Cette pulsation qui fait ma vie et qui se retrouve en mon pied lorsqu'il rechigne. Cette pulsation que je remets en jeu à chaque tempérament que prend ma vie.

Mais je connais au moins une solution à ce rythme : le clouer aux rythmes et mélodies de certaines musiques.

"…d'une main vantant ses seins…" Léo Ferré

 

l'hiver en moi

15 octobre 2007, il fait froid

Ca y est, il est finalement là, en moi… Je le redoutais, je redoutais sa morsure mais pas à ce point-là, pas à ce point. Le froid s'est installé en moi.
Bien après toi, bien après toi mon malheureux amour… Ce froid qui venait te cueillir chaque matin, ceux que je n'ai jamais passé avec toi, celui qui te suçait les doigts à chaque fois que nous sortions, celui-là même, il t'a mordu si profondément que j'ai ressenti ses crocs dans mes flancs. Je le pressentais, aussi je frottais ton corps le plus fort possible pour lutter contre l'engourdissement, je caressais tes hanches, ton ventre, tes seins et le rebondi de tes fesses, toutes ces parts de toi où j'enfouissais mes sentiments. Souvent tu avais loué mes mains, leur chaleur et le plaisir qu'elles te donnaient. Dans ta bouche, je sentais la brume de ton désir, parfois je tremblais que ce ne soit ton dernier souffle, à chaque respiration, à chaque respiration…
Souvent, longtemps, profondément nos langues se sont emmêlées, comme des couleuvres glissant dans la chaleur suave de nos bouches, elles dessinaient de leur entortillements des figures rupestres représentant la re-création du monde dans ces grottes où brulait le feu de notre complicité. Souvent ta langue captivait la mienne, suçait tout mon désir et aspirait ma chaleur, ensuite elle l'attirait contre ton palais et alors se lovaient nos âmes contre ta paroi douce, écartaient nos dents consentantes et sensuellement se subjugaient dans ces chambres d'amour. Nos lèvres si fines se découvraient pulpeuses et l'enclos de ces ailes se transformait en suite royale pour ce couple antique en quête de corps mélangés.
Nous avons fiévreusement lutté de toutes nos forces contre cet hiver trop grand pour nos mains reptiles, l'été n'ayant pas assez réchauffé nos écailles, elles durcissaient. Lors un matin, aussi semblable aux autres par mon absence, la morsure du froid en ton corps assassine. Comme chacune de nos nuits, j'étais parti reposer mon corps par devers moi, te laissant reposer dans ce lit qui n'était pas le notre, en partant, j'avais espéré t'avoir donné assez de chaleur, tu m'en avais remercié, j'avais pris soin de ne laisser que peu d'endroits réchauffés. Et c'est là l'absence de ma faute.Toute la nuit fut passé chez moi à me réchauffer moi-même mais le matin glacial, le matin glacial qui coulait sur mes épaules, ce Talon d'Achille intime, ce matin me rendait hagard et dans l'appartement honni et trop empli pour moi je cherchais à retrouver la brume de ton désir et le creux de tes hanches où j'avais posé mon amour sans que tu ne le saches. Mais je ne savais pas, la morsure si cruelle t'avait enlevé à mes mains si chaudes. Tout une journée durant, dans le désespoir d'avoir perdu notre chaleur, j'ai cherché à brûler tous les livres pour me réchauffer et en souvenir de toi. La nuit suivante fut rude : les baisers qui me parvenaient étaient ceux de l'hiver embrassant mes épaules de tout son empire. Et le matin, ce matin, je sens la morsure en moi qui progresse et m'assassine mais je ne suis pas mort et malgré mon corps si roide, je t'aime, encore.

Et puisque nous ne sommes pas morts à nous-même, je dois dire que j'ai aimé ton amour. Qui sait ? tu es là…

"…passé l'hiver, qu'allons-nous faire ?…" Dominique A

 

Paris, je ne t'aime plus

10 juillet 2007, sentiment de solitude

Fallait-il s'en convaincre, je t'ai aimé quand j'habitais si loin, si proche mais venir t'habiter, te revêtir fut pour moi une douce souffrance et pourtant je t'espérais. On compense le manque d'espace par des soirées vites oubliées, par des amours vite consommées, par des ruptures mal digérées. je t'ai quitté pour un rêve qui s'est transformé en cauchemar puis j'ai cru au loin me refaire une vie et c'est ici à Paris que cette vie encore rêvée mais qui fut réellement heureuse dans sa fulgurance s'éteint. Alors Paris, de toi à moi, tu n'es qu'une chienne pouilleuse. Je ne te hais pas, je vomis sur les morsures que tu m'as et me fais subir, la bile acide aidera peut-être à cicatriser pendant que celle que j'aime s'en va, pleurant de ne plus m'aimer.
Je retourne dans cette "au loin" oû je recommençais ma vie : nouvel appartement, un chat, une belle femme et puis… et puis… je ne l'aime pas cet "au loin" là à l'instant oû je te cause mais au moins je peux y respirer et même si j'y crève, je sais que toi, Paris, je ne t'aimerais jamais plus.

"Paris, je ne t'aime plus" Léo Ferré

 

de la rue montante des moulins aux confins de l’Erdre

27 août 2007, enchanté

Dans la lumière blanche de cet été vraiment pourri (à tous les sens du terme), les dorures de Paris luisent d'un éclat étrange, les rues passent comme dans une gigantesque publicité de cinéma, les passants donnent l'occasion d'un spectacle sur les trottoirs de la rue de Rivoli. La Tour St-Jacques s'effeuille dans un lent strip-tease, l'automne semble progresser dans ce printemps qui n'en finit pas. Mon regard essaye de de trouver les intérêts de la vie parisienne : le fantasme, le style des femmes plus que leur beauté, une librairie nommée La Chambre Claire, le Boulevard Beaumarchais, les vies précieuses d'Olivier et Stéphane entre autres, le sourire de la belle Élie, du Lou Pascalou jusqu'au bas de Jean-Pierre Timbaud.
Le matin, l'eau rougit la peau sous la douche. Ca brule et puis c'est doux : l'air frais de cet fin d'août refroidit. La buée externe devient brume interne.
L'oeil aux aguêts, on évalue les planches dans la rue, celle-ci est belle, je peindrais bien dessus, elle a des choses à dire, laisser le bois parler, dans ses courbes, ses noeuds, son dessin. De là-haut, regarder Paris, l'appartement donnant sur tout Paris, tours Eiffel et Montparnasse, sortir sur l'échafaudage minuscule au 6ème étage en haut de la rue de Ménilmontant, le vertige s'atténue, je continue sur le côté, 8ème étage, la vue est dégagée à part un immeuble, un seul immeuble.
Plus tard dans la rue, dans la poche, un téléphone, un iPod et des préservatifs, l'un empêchant sûrement d'utiliser les autres. Ne pas approcher, ne pas vraiment regarder les autres. Dans sa tête, les bourgeois du 6ème arrondissement se perforent en fantômes silencieux son champ de vision. À ses côtés, le clochard au catogan hèle un chien bas comme les nuages, le bus frôle le trottoir au centimètre soulevant déjà un tourbillon de feuilles mortes. Dans cet après-midi d'août, la grande ville est livide et le clochard entame un sifflement de grognard au passage de ciré breton. Dans sa tête, il se dit que le 501 ne sublime pas tous les culs féminins, il les aime plutôt charnus mais là c'est flasque. Il pense qu'à lui, ça lui va bien : "tu as un joli cul avec ce jean" lui avait-elle dit.
Parfois, il lui faut mettre en images ce que son regard a perçu dans une buée, un souffle ou un nuage. Il voit un vieux dans une GTI, un vieux dans un brancard dans l'ambulance, la GTI suit l'ambulance et d'autres clochards en pardessus.


Elle traverse les jardins du Luxembourg sans même s'en rendre compte, depuis son cancer sa démarche est dictée par ses jambes, son corps rejeté en arrière qui laisse venir et accueille les paysages avec bienveillance. Après le grand frêne, elle a croisé la vieille folle qui reviendra trois fois, celle qui dubitative s'approche de tout, si près, pour être sûr que ça existe et qui en repart persuadée que c'est encore un tour de son imagination. La jeune fille l'a croisée tout à l'heure. D'ailleurs la vieille a fait une grimace pour signifier que sa beauté n'existe pas, que ce n'est qu'un voile qui bientôt tombera. Je l'aurais bien toucher ce voile car il existait vraiment, la jeune blonde l'a vu en me lançant un regard dans ma direction, ma réponse en sourire eut un écho en sourire. La journée fut d'ailleurs riche en sourires.

Plus tard dans le train. Un jour plus tard, vers une autre ville.

"…délaissant les grands axes, j'ai pris la contre-allée…"

Quel formidable printemps ! Il a créé l'amour, le bonheur et s'est étiré en même temps qu'eux bien au-delà des trois mois rituels. Et les chevreuils que j'aperçois à la lisière de cette forêt s'en étonnent aussi. L'été s'est décomposé, transporté en filaments de lumières à travers les nuages mais il a apporté une fin à ne pas vouloir grandir et être. J'aurais aimé gardé la lumière et des bonheurs plus complets que ceux qui advinrent ensuite. Mais il y eut de beaux bonheurs et quelques belles lumières. Et puis être photographe, c'est s'accomoder des temps gris, non ?

"…I'm staying illuminated…" Arto Lindsay


La Grand Place

13 août 2007, reconnaissant

Comme chaque jour, il est venu prendre sa pause sur cette banquette, à l'étage de l'estaminet donnant sur la Grand Place. Chaque jour, il s'extrait de son travail vingt minutes pour venir ici, boire un thé, une chocolat chaud ou une bière de soif. Comme chaque jour, il se met à la fenêtre, à cette table ou à celle de droite. Parfois, la compagnie lointaine d'une vendeuse de magasin, de quelques lycéens bachottant, de vieux vieillards ou plus vibrante de jeunes couples s'enlaçant. Ces derniers lui gâchent généralement son humeur, lui qui se ferait presque une fête de s'asseoir là chaque jour, sourire gentil et sincère à la patronne qui ressemble à Annie Cordy, douceur dans sa voix. La salle du haut offre un panoramique sur la Grand Place, la salle du bas plus fréquentée est plus tamisée avec ses vitraux typiques d'une ville au passé flamand ascendant bourguignon. De là, il regarde les attroupements, excepté en hiver et l'été pour cause de plage et de patinoire, la place si plane offre à ses familiers ses courants d'air, sa drache et parfois son soleil à des petits groupes de gens discutant debouts. Plus concentrés en fin de semaine, la place ne déçoit a-priori jamais ses amants verticaux, ils reviennent, toujours les mêmes qui viennent sans pudeur offrir leurs discussions aux regards des terrasses. Lui s'écarte de cette vie. Il se dit qu'à cette hauteur, qu'à travers la fenêtre, qu'à travers les boissons, qu'à travers tout ça, il déteste moins ces fils de singes bavards. Il ya une dizaine d'années, lorsqu'il vivait ici avec cette prof d'arts plastiques, il préférait déjà se poster dans cette salle pour boire une Orval lorsque les réponses pour du travail avaient été matinalement négatives. Ensuite pendant sa vie parisienne rêvée de fulgurances, de gloire, de disparitions et de kebabs vomis après trop d'alcools, il ne fréquentait pas de bars avec vue sur des grandes places, il avait habité Bastille pourtant mais avait toujours fui ce quartier nocturne. À Amiens, Lille ou Rouen, il avait toujours traqué les bars avec fenêtres qui lui rappelait déjà le rapport dans lequel son ancien bégaiement le mettait déjà avec le monde.
Il y a une heure, son corps a tressauté. La chaleur tardive de cet été, une silhouette se rapprochant de son tourment ou le bourbon commandé en ce jour de repos, ou la combinaison de tout celà lui a fait apercevoir, faussement il le sait, la femme qu'il aime. En quelque secondes, son cœur blessé l'a ramené sur les bords de Loire. il s'est mépris de l'espace-temps, s'est retrouvé dans la salle de pause de l'époque avec vue sur la Place du Commerce. Lieu maudit au nom bien porté. Les danseurs de capoeira de l'été, les punks à chiens, les bourgeois outranciers des terrasses snobs, mercantile et vaine, une place honnie. Il s'est souvenu d'elle, de ce bel éclat bleu qui lui a fait aimé cette ville négrière et son arrière-pays aux vignes outrageusement arrachées. Il a fui, a retrouvé les brumes quotidiennes de ce fleuve si lent qui cultive les anguilles et les colverts aussi mais dont les moustiques semblent mieux nourris des chairs blondes. Il a perdu le chant. Parfois, s'allongeant dans les champs givrés, il chante en pensant à elle en cherchant la bonne lumière pour mettre en relief cette croix germanique ou ce tombeau au nom pakistanais de gars morts ici 90 ans avant. Sa grand-mère a connu ces types, lui ne connait que leur croix. Elle ne veut toujours pas mourir.
Pendant quelques secondes de détresse cardiaque fictive, il s'est rappelé tous les bonheurs vécus avec cette femme au regard si clair, toutes ces joies cachés à leur yeux par leurs impatiences à vouloir être heureux. Il s'était noyé alors que leur bouée commune était là, à portée de main. En un mois, il avait démissionné, tout plié, pris son chat. Et c'est là, son regard sur la Grand Place, face au magasin art déco, qu'il pense à ça. À ce bonheur étourdi, celui qui envahit, replit, inonde de tristesse sa chambre du béguinage où il loge. Ces soirs-là, il a envie de crier alors il sort, traverse le parc, écoute attentivement les canards, évite les petits malfrats égorgeurs, sourit aux filles bulgares qui vendent leurs fesses puis longe le canal pendant quelques heures.

Enfoncé dans la banquette de moleskine, il finit le bourbon, se dit que ce soir, le chat entre ses cuisses, pendant qu'il lira, ronronnera de son bonheur félin si simple.

"…Et toi, tu semblais dire :"Déchire ! abime ! En moi, rien n'est sublime"…" Florent Marchet


Spleen Ligérien

9 janvier 2009, épuisé…

C'est une ville ouverte aux vents mais que seuls les vents fréquentent allégrement. 3 ans, ça va faire 3 ans que je la parcoure. Je ne m'y suis jamais attaché. Etait-ce volontaire ? Les premiers mois se firent entre une bretagne bretonnante un peu rêvée et qui se refusait et ce taf que je voulais anecdotique. La ville était grande, réputée artistique, un brin frivole avec ses attractions : son Lieu Unique, son Royal de Luxe et ces points d'ancrage : le Pannonica qui était la raison de ma venue précédente 10 ans avant, l'Olympic qui était la nouvelle maison de disques du grand chauve croisé au Lou Pascalou. Je pensais qu'on y connaissait les gens facilement, qu'on pouvait y échanger simplement, je la pensais aussi ouverte et aussi frimeuse que cette paris goguenarde que je venais de quitter. Mais rien n'y faisait, au début, je la trouvais bécheuse, on me disait parisien - la belle affaire - on me regardait de loin, on me prenait pour un méchant séducteur (moi qui tentait de sauver mon couple qui s'effritait à chaque appel téléphonique). Rien n'y faisait, je ne connaissais personne et personne ne m'y connaissait. Oh bien sûr, quand la débandade fut venue, il se passa bien quelques histoires de fesses mal venues, mal re-parties et sans prétentions… Mais rien.
Enfin, je dis rien mais il faut bien avouer qu'il y a Alx. Ce petit con sait sûrement combien je l'aime. Mais dans quel mesure, va savoir Charles…
Sans Alx, je serais reparti tout de suite, dans un train sans mot dire, j'aurais plié bagages direction Ménilmontant. Là, au chaud, chez les potes. Chez Oliver-Teo et Le Ced, entouré de leur amitié et de leur amour fraternel, ce qui pourrait paraitre pour un coming-out n'en sera donc qu'un fraternel. (Non, Cédric, tu le sais bien, quand je dors avec toi, c'est comme quand je dors avec Xavier, le silence en plus. mes érections ne sont dues qu'à de vagues phases de sommeil paradoxal, rien de plus ! quand je regarde tes Aussiebum, c'est parce que je suis jaloux des couleurs que tu oses porter, rien de plus)
Il y eut aussi “D” et The Milk. “D” fut cette parenthèse qui me ramena à ce Barcelone érotique revisité. Et Mesdames, Barcelone me réussit, sachez-le !
Quand à toi Soaz' aka The Milk, tu me manques exactement depuis un an. Reste ce SMS sur le téléphone donné à ma maman : "pour les photos bientôt, bonne année alèm!". Bon, ok, tu es morte. Je ne reviendrais pas dessus, je ne t'en veux pas. C'est ainsi. Mais tu étais belle ma Soaz' surtout ces soirs où tu étais si fatiguée et que tu me promettais des tortures bretonnes pour les photos prises de toi.
Sans “D”, je n'aurais connu les rues de Rennes et ces poivrots sans nom qui t'accostent en rigolant avant de te vomir dessus, je n'aurais jamais remis les pieds de manière aussi naturelle dans les fumées de concerts rock. Mais “D” t'était associée ma Soaz' !
Sans The Milk, il n'y aurait eu Cholet. Oh qu'il est bon d'entendre chanter portugais et oh qu'il est bon d'être avec eux ! (Olaf sera là pour en témoigner)
et encore sans eux, je serais reparti.
Après “D” puis le cul-de-sac vendéen que représenta quelqu'un, je m'étais dit que le moment du départ était venu. Qu'il fallait que j'y aille, que ça suffisait, que j'étais allé au bout de mon erreur. "Non, on n'est pas mieux ailleurs". Mais je ne suis pas parti. Je m'étais laissé un peu de temps, laissons passer l'hiver, voyons après ! Lille peut bien m'attendre. J'étais si bien dans cette No-Life attitude : nouvel appartement, un chat, pas de compagne, pas de sexe. Je verrais bien.
Puis il y eut le festival Cable, je croisais des gens, Fragil ou plutot Sophie me piquait une photo, Kino Nantes et les idées rigolardes. Ne rigolez pas, ce petit con de vendéen noir réunionnais a changé ma vie quelque part, il a ouvert une porte et comme "on ne demande pas au créateur d'une religion d'être plus qu'une étincelle"… Je suis resté.
Et là, depuis quelques semaines, l'envie d'aller voir ailleurs.
Parce qu'il semble que ce soit si difficile au nantais de parler à des nouveaux venus…

"A 7 o'clock poem" The Enchanted Wood