Yesterday is Here
Textes écrits dans un mouvement d'attente et d'envol
vers New-York City pour rejoindre celle qui m'aimait alors...
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15/06/2004, 00h20
juste se coucher la fenêtre ouverte... regarder les nuages venir du
nord...
penser que le jour je verrais quelques avions en partance vers là-bas...
et plonger dans l'endormissement en serrant ma femme doucement dans mes bras,
pourtant à 6000km de distance... savoir que cette sensation est partagée...
penser au fait que la mémoire corporelle est une mémoire que
je ne controlle
pas parmi mes territoires mais qu'elle me domine... moi qui ne travaille
que
sur la mémoire... savoir que son corps aussi pense à moi...
dormir et se réveiller mon sourire collé aux lèvres
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16/06/2004, 00h30 - en réponse à François
encore une fois, c'est toi qui m'y pousse. tu sais bien que nous roulons
tous
les deux comme des galets sur mes plages. dois-je te remercier encore pour
tes
paroles ? alors que j'ai l'impression de le faire par delà la distance
et le
silence au hasard d'un choc dans le métro, d'une brise venant étouffer
la
chaleur de l'été ou de cette peau si délicate que l'on
admire à plaisir en
toute innocence.
Tu sais à quel point je suis mémoire.
Son corps est là, à chaque instant. à chaque instant,
son rire sonore me
revient. à chaque instant, mon corps se rappele son handicap pour
se pencher
dans un murmure sur son oreille droite, ces habitudes prisent en quelques
jours
tellement elles sont naturelles.
savoir que je suis là-bas pour elle comme elle est ici pour moi. Savoir
cela
est sourire à ce qui vient
et chaque nuit s'ouvre sur elle et se referme sur mon sourire.
"collé à la contemplation" •
22/06/2004, 09h16 - pour rassurer Elene
le monde tourne toujours aussi rond. Ce sont les égarements
de l'âme qui le font ralentir parfois.
mais je continue de tenir son corps à elle (la seule finalement ?)
dans mes
bras chaque nuit et elle de rêver de moi et de se réveiller
pour me le dire.
juste un océan, rien quoi.
aujourd'hui, il faut, et je tiens à ce que vous le soyez aussi, être
mabouls.
aksak maboul (pour Camisol bien entendu)
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22/06/2004, 21h29
il fut un temps où j'écrivais comme on déchire un dessin
raté : avec fureur. je
dessinais aussi avec fureur.
en ce moment, j'écris comme "sur ses lèvres". question
d'harmonie.
Même si mon corps vibre d'impatience, soumis à des trémulations
nocturnes à
l'idée de sa peau rêvée, agité de retrouver dans
tel voix l'écho de la sienne
et de son rire si sonore.
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29/06/2004, 00h28
"il suffit d'un geste, rien qu'un geste" disait papy le lion.
il est là ce geste.
Bon vent, bonne mer à tous.
demain, premier envol, dans le pavillon d'un Sax, il va s'inscrire dans le
Ring. Seul au milieu, nos regards comme arbitre, l'homme va affronter son
double improvisé. Nous allons compter les points.
et il va recommencer ce rituel plusieurs fois, retourner dans l'arene et
affronter les pieds des danseurs comme autant de cornes d'aurochs.
ai no corrida
la semaine prochaine, deuxième envol. pour atterir dans ses bras,
dans son
sourire, dans ses rires et entre ses lèvres. double plongée.
un pays dont je ne
maitrise pas la langue (alors que j'en maitrise d'autres et que tout le monde
la maitrise ou fais semblant). mais pas un atterissage réellement.
locatif oui
mais avec elle, c'est le préambule à un nouveau décollage.
bises à toi mon fou !
comme dirait Elene, je suis à peu de la retrouver. par delà tous
les vents.
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02/07/2004, 00h33
la mer est absente ici. chez moi, la mer se meure dans le brouillard. le
sol se
meure dans la mer et le fleuve se jette à corps perdu dans le sol.
ce soir, ce sont les nuages qui sont absents de mon intérieur. d'ici
une
semaine, je les chevaucherais pour la retrouver.
elle me tremble...
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14 juillet 2004,15h36
le matin hagard me fait face, son corps disparu vers le travail, il reste
son
odeur qui parcoure encore les draps et ma peau, Wall-Street perdu dans la
bruine au loin, ville s'effacant devant le ciel...
il y eut cette lumière sur sa peau ce matin, lors du déjeuner...
cette belle
lumière courant sur ses épaules, les caressant comme mon regard
le faisait et
comme mes mains le firent toute la nuit et son immense sourire sur le pas
de
porte en me tendant le NYTimes avec la promesse de se retrouver vers 2pm
au
Met, la joie des retrouvailles inepuisées...
je vais effacer nos odeurs de mon corps et m'engouffrer dans l'ascenseur
qui va
m'emmener 42 étages plus bas en 1mn, courir dans les rues affriolantes
de SoHo
pour faire plaisir a mon petit camarade Nicolas
pendant ce temps, j'imaginerais son corps penché sur d'antiques assiettes
aztèques, son regard passionné les transformer et ses mains
les faire revivre
pendant que mon regard plongera vers la verticalité de la ville, ses
bruits
continus et son grondement perpétuel, mon regard s'attachera à capturer
cette
vibration permanente.
et mes pas seront portés par mon regard jusque Central Park
...
avec la promesse de retrouvailles heureuses.
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